* Elle est revenue à la Poste de Guchen, faire une nouvelle suppléance, Mlle Annie S., que nous avons déjà présentée à nos lecteurs. Son patron, avant de se retirer un mois sous la tente, en homme sage et clairvoyant qu’il est, lui renouvela les directives de l’année dernière : « Vos gracieux vingt printemps vont attirer les papillons ; ne vous laissez pas distraire. »

Quelques jours après, dans une cordiale entrevue, le patron demande à la charmante remplaçante : « Eh bien, les papillons n’ont pas essayé de vous fasciner ? Vous ont-ils laissée en paix ? »

— « Oh! le premier jour, un jeune homme est venu, montre en main, me demander l’heure du Poste. Le jour suivant, un autre s’est présenté, me priant de lui dire si le car du tourisme fonctionnerait tout ce mois de septembre. Un autre, venant faire partir une carte illustrée, à tout prix, voulait engager le dialogue. Je lui ai dit, pour couper court, que nous nous reverrions à la prochaine foire. »

... Et le postier, fier du succès de ses directives, regardant avec complaisance ce printemps en fleurs, ajoute à son tour : « C’est bien, ma fille ; vous savez lire, comme on dit, entre les lignes. Vous remporterez des victoires à travers la vie ».