AU BON COIN DES PARABOLES ET DES HISTOIRES

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03-12-2016

Thème n° 18

L’Avent : temps des grands désirs et des enfantements

 

Remarque préliminaire : Attention à l’orthographe. Un autre mot ressemble au mot AVENT c’est  le mot AVANT.

 

Définition : L’Avent signifie avènement) c’est « le temps des saints désirs » selon Saint Augustin. C’est le temps d’avant Noël ; c’est l’anniversaire de la venue du Fils de Dieu dans l’histoire des hommes, mais c’est aussi l’annonce de la seconde venue du Fils de Dieu à la fin de l’histoire.

 

 

Un acrostiche pour illustrer le mot Avent :

A  comme arbre, on y mentionne un certain arbre de Jessé à l’origine de l’arbre généalogique de Jésus, fils de David.
V comme vigilance. Temps où on résiste à l’endormissement, péché capital par excellence.
E comme espérance. Notre monde rongé par le doute en a bien besoin. C’est le temps de l’expectative en vue de la rencontre avec le Seigneur.
N comme naissance. Naître c’est vaincre la mort, c’est s’ouvrir à l’espérance des enfantements avec la certitude qu’un Sauveur vient à notre rencontre.
T comme transformation . Il s’agit de faire du neuf, d’innover, ne pas se résigner au statu quo, aller  de l’avant. C’est cultiver une attente en creusant un désir.            

Que d’interrogations à ce sujet !

  • Savoir attendre est-ce dans l’air du temps ? Pensons aux médias, aux grands magasins, aux décorations de fêtes, à la course à la consommation, etc...
  • Le pasteur allemand Dietrich Bonhoeffer dans une homélie du 1er dimanche de l’Avent, en 1928, faisait une distinction très juste lorsqu’il dénonçait déjà les dérives actuelles :  « Attendre est un art que notre époque impatiente a oublié. Notre époque voudrait cueillir le fruit avant même que les fruits mûrissent ; ainsi les yeux avides sont trompés en permanence parce que le fruit malgré sa belle apparence est encore amer et les mains sans pitié jettent au loin ce qui l’a déçu .Qui ne connaît pas l’amère béatitude de l’attente qui est le manque de ce qu’on attend, n’expérimentera jamais dans sa plénitude, le bonheur de sa réalisation. »
    Comment creuser cette attente pour pénétrer plus avant dans le mystère de l’incarnation ?
    Quels moyens nous donnons-nous ?
  • Dans nos relations en particulier avec les enfants, comment les initions-nous à l’art de savoir attendre que le fruit mûrisse pour qu’on puisse le cueillir ? (Il faut attendre le 25 décembre pour fêter Noël)

 

 

Une histoire qui en dit long sur les mœurs divines 

D’après l’écrivain russe Léon Tolstoï. Cette histoire a été reprise par Benoît XVI dans une homélie de la messe chrismale du 5 avril 2007.

Il était une fois un roi qui un jour demanda aux prêtres et aux sages de son royaume comment arriver à voir Dieu, comment arriver à le rencontrer. Profonde déception pour le roi qui ne put recevoir de la part des sages de sa cour , aucun éclaircissement à ce sujet.

Alors un paysan qui revenait des champs s’offrit pour satisfaire le désir du roi. Il lui dit que ses yeux ne pouvaient voir Dieu, car pour arriver à le voir, il devrait changer ses vêtements et donner au paysan ses vêtements royaux et se vêtir des modestes habits du paysan.

Après un moment d’hésitation, le roi ôta donc ses beaux habits et revêtit la tenue grossière de l’homme de la terre. Alors ses yeux s’ouvrirent et il reçut la réponse tant souhaitée.

C’est justement ce que fit Dieu avec l’humanité. Il renonça à sa grandeur de Dieu en se faisant homme et homme pauvre, vivant la condition ordinaire de l’humble artisan de Nazareth. (Phil 2,6...)

« Échange sacré » comme disaient les Pères de l’Église. L’être humain est invité à vivre de mieux en mieux la merveilleuse ressemblance, processus en marche depuis notre baptême et qui s’approfondit dans chaque sacrement.

Durant ce temps de l’Avent, pourquoi ne pas mieux prendre conscience de ce cadeau qui nous est tombé du ciel le jour de notre baptême et en rendre grâce ?

Quelques textes de la Parole de Dieu parmi tant d’autres pour nous aider à méditer

Is 11,1-10 / Is 35,1-10 / Is 40,1-10 / Is 43, 1-4 / Ps 30  /  Cant 2, 8-9 / Mt 3,1-12 / Phil 2, 6 / etc...

 

 

Message pour temps d’Avent : construire des ponts et non des murs

Un jour, Dieu contempla la terre depuis le ciel et vit que le monde était comme un immense archipel : une mer pleine d’îles, de millions d’îles rien que des îles.

Et dans chaque île, vivait un seul habitant, un unique habitant qui ne pouvait communiquer avec personne, car les eaux qui séparaient entre elles les îles étaient profondes et tumultueuses.
Les gens devenaient fous de ne pas pouvoir entrer en relation avec d’autres, de ne pas même pouvoir partager un café ou un sourire.
Ce n’est pas que la nourriture faisait défaut ; il y avait des vivres, mais il y manquait la dose d’amour pour tout embellir.

Et comme il n’y avait pas moyen d’entrer en contact avec d’autres, ces êtres solitaires n’avaient d’autre diversion que celle consistant à jeter des pierres en direction des îles d’alentour. Ils devinrent tellement adroits dans l’exercice de cet art que ces pierres catapultées pouvaient parfois blesser gravement.
L’archipel devint un véritable enfer, le lieu de tous les périls y compris celui de perdre la vie.

Alors Dieu déclara : « Comment en est-on arrivé là ? Il faut trouver une solution ».
L’Esprit-Saint, la 3ème personne de la Sainte Trinité, suggéra : « Pourquoi n’envoyons-nous pas le Fils ? Il pourrait construire des ponts entre les îles. Alors les gens se rencontreraient pour échanger et cesseraient de se jeter des pierres ».
Le Fils acquiesça et se fit petit enfant dans le sein de Marie.
Ainsi beaucoup de ponts furent construits, car lorsque Marie avait dit oui à l’ange Gabriel, avait surgi le grand pont par excellence au-dessus de la mer de haine, de jalousie, de vengeance, le grand Pont de Dieu fait homme.

De nos jours, les Trois depuis le haut du ciel, sourient en voyant la mer où s’entrecroisent d’innombrables ponts, les gens peuvent facilement se rendre d’une île à l’autre.

Mais il reste encore bien des récalcitrants qui se claquemurent chez eux et se protègent des visites des voisins en construisant des murs fort élevés entourant leur propriété.
Il reste hélas encore beaucoup à faire pour que la terre devienne cette maison commune où il fait bon vivre. (Is 11, 1-10)

Quelques interrogations

  • Qu’est-ce qui rend difficile la réalisation de ce projet de construction de ponts entre les îles ?
  • Comment le grand pont qui est Jésus, 2ème personne de la Sainte Trinité, peut-il nous aider dans cette œuvre de salut public ?
  • Pour construire des ponts, on ne peut travailler seul. Travailler avec d’autres n’est-ce pas le défi à relever ? Collaborer à ce projet communautaire c’est faire avancer le Royaume.

 

 

Et pour terminer, un clin d’œil qui nous invite à l’altruisme avec cette citation du poète Paul Valéry
« Un homme seul est un homme en mauvaise compagnie »

Brisons donc nos solitudes stériles en construisant des ponts et non des murs. Il s’agit de choisir la Vie, celle que nous offre Jésus de Nazareth dont on commémore la naissance à Noël.

Bon temps d’Avent !

Bonne lecture !

Petite soeur Marie-Christine (Azet)


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