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Un moment jubilatoire dans la splendeur estivale
Dimanche 28 juin, dans la petite église d'Ens, au sein de l'écrin des montagnes, nous avons connu une heure inoubliable. C'était l'Association qui veille sur le patrimoine religieux d'Ens qui nous présentait, avec le groupe Arcal d'Arreau, l'audition
de larges extraits du Stabat Mater de Pergolèse.
Stabat Mater : la mère vaillante au pied de la croix où agonise son fils. Elle est là, présence de densité d'amour que les Pietà si nombreuses dans les chapelles des vallées pyrénéennes expriment si merveilleusement. Pietà pathétique de l'église Ste Marie à St Lary, Pietà de Vielle Aure, Pietà de l'église d'Azet, etc... Difficile de toutes les énumérer.
On aurait pu s'attendre à un concert de lamentations, car la douleur d'une mère n'a pas de prix. Eh bien non ! Ce concert exultait de vie jaillissante, les sept chanteuses aux voix splendides regorgeant de vitalité, de joie de vivre et exprimant magnifiquement par leur façon de chanter que, en terre chrétienne, la mort et la souffrance débouchent sur une formidable victoire : celle de la résurrection. Ces chanteuses debout devant le public bouche bée étaient comme électrisées par le chef de choeur une femme toute en nerfs maîtrisant parfaitement son choeur, sautillant au-dessus de sa partition tant elle faisait corps avec la musique. Virtuosité aussi des trois musiciennes : flûte traversière, violon, violoncelle. Les trois entièrement habitées par la musique. C'était beau à voir et à entendre. L'art chrétien nous arrache au "somnambulisme du quotidien" comme l'exprime une belle méditation d'Olivier Clément (voir fascicule à la disposition des visiteurs, cet été, à la chapelle Ste Marie). Oui comme le souligne le poète, l'art est un éveil "qui rend nos joies solaires et nos blessures saignantes". Je m'autorise ce rapprochement entre musique et poésie par le plaisir intense goûté à Ens.
Et puis comme faisait Jésus après les guérisons, pour célébrer la vie retrouvée, on nous a conviés à une collation à la fin du concert, dans le merveilleux petit cimetière d'Ens. "Donnez-lui à manger" nous a dit Jésus dimanche dernier en nous racontant la guérison de la fille je Jaïre. Cette gamine est de nouveau pleine de vie et pas question de séparer les besoins du corps et ceux de l'âme.
Merci aux artistes et aux organisateurs de cet événement. Merci.
L'Amen final du Strabat Mater comme une apothéose sonore fut bissée. On ne l'oubliera pas.
Soeur Marie-Christine (Azet)
Église d'Ens
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