I
Bel Ancizan, je tresse ta couronne
Quand bat son plein la fête de l’été
J’entends l’essaim qui chante et qui bourdonne
De ces colons beaux semeurs de gaîté.

                              II
Ce bel essaim imitant l’hirondelle
Revient toujours et te trouve plus beau
Qui grise ainsi son cœur resté fidèle ?
Ces monts, ces bois, ce pic fuyant si haut.

                              III
Tu fus jadis la ruche bourdonnante
Où l’on faisait de tout même des draps
Et l’on vantait la technique savante.
Ce temps heureux, est-ce qu’il reviendra ?

                              IV
Ces vieilles tours et cette filature
Qui crânement prolongent le passé
Telle maison de royale envergure
Portent écrit ; « Vieil Ancizan classé ».

                              V
O Bourg riant gâté par la nature
Tu t’es tourné vers un autre horizon
Prenant alors une nouvelle allure
« Bel avenir », sur ton front nous lisons.

                              VI
Quant au cheptel, Ancizan qui te gagne ?
N’es-tu pas roi dans les Quatre Veziaux ?
Tes ruminants dans la haute montagne
Sont, nous dit-on, fort nombreux et bien beaux.

                              VII
Tes commerçants diplomates, je note :
Ce fier boucher et ces bons épiciers
Sans oublier l’intrépide Bizote
Qui sait, chanceux, mordre à tous les métiers.

                              VIII
Avec Guchen, intéressant village,
Cher Ancizan, jadis tu te battais
Avec bravoure et superbes de rage
Les jeunes gens prompts à l’assaut montaient.

                              IX
Dieu soit béni ! Finis les coups de pierre
Les coups de poing, gestes de bourreaux
Car maintenant, on s’aime comme frères
Plus de combats et le sabre au fourreau.

                              X
Je veux enfin saluer ton église
Qui de là-haut appelle ses enfants.
Royale et belle, elle est la mère exquise
Vers elle allez tous joyeux et confiants