CHEZ NOUS, DANS LES ANNÉES CINQUANTE…

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20-07-2018

"Les Sapins Verts" - 1955

CHANSON DE GUCHEN

                         I
Salut Guchen rêvant près du bois sombre
Qui sur ton front suspend son manteau vert
Pour que l'été reposant à son ombre
Te soit plus doux et moins rude l'hiver.

                         II
Que tu m’es cher, ô sol de mes ancêtres
Où sont gravés d’inoubliables noms !
Que de savants, de nobles et de prêtres
Ont vu le jour en tes vieilles maisons !

                         III
Ils sont connus tes fils d’humble naissance
Dont le talent prit un superbe essor ;
Qui partis loin, luttant avec vaillance,
Ont rapporté de la gloire et de l’or.

                         IV
Guchen, tu fus ce centre d’hommes sages,
De fins ruraux mêlés aux artisans ;
De commerçants parcourant les villages
Qu’ils égayaient de leurs mots plaisants.

                         V
Il s’y trouvait pour compléter la fête
Des gens d’esprit, amateurs de bon vin ;
Certains héros que la police guette
Et que souvent elle poursuit en vain.

                         VI
Pêcheurs de truite et vendeurs d’allumettes,
En fîtes-vous d’intéressants exploits !
Vous méritez qu’en relief on vous mette :
On vous admire et réprouve à la fois.

                         VII
Je t’ai chanté sur ma modeste lyre,
Guchen fameux, ô Guchen de jadis.
Mais maintenant par devoir je dois dire
Un mot du cœur au Guchen d’aujourd’hui.

                         VIII
Nos compliments à ces gens du commerce,
Gentils bouchers, épiciers si patients,
Tous dévoués en qui ce désir perce :
Servir et plaire à tant de bons clients.

                         IX
Mention très bien à la tribu vaillante
De ces charrons et de ces forgerons
Ajoutons-y le cousin dont on vante
L’habileté qui fait les grands patrons.

                         X
Guchen, en haut, cette usine qui crie
Te rajeunit, source de picaillons,
Tandis qu’en bas lui répond la scierie :
« Pour ce Guchen, en commun travaillons. »

                         XI
J’aime, Guchen, ton église si vieille
Qui vit prier et chanter nos aïeux ;
Et cet asile où la charité veille
Ouvrant toujours ses bras aux malheureux.

                         XII
Assis au pied du royaume de l’herbe
Où l’Arbizon rêve près du ciel bleu,
Monte, Guchen, comme ce pic superbe,
Vers les sommets qui rapprochent de Dieu.


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