Les Mages, ayant rempli leur mission, il faut, aujourd’hui songer au départ.

Arrachement douloureux... Partir, c’est mourir un peu.. Ils avaient vu ce que leurs ancêtres avaient tant rêvé de voir ! Et, grâce à eux, la Sainte Famille était installée, d’une manière moins misérable, dans une maison de ce farouche Bethléem, qui lui avait fermé ses portes.

Après une visite d’adieu, combien émouvante, au Divin Enfant, la caravane royale se rassemble... On discute de la route à prendre ?

Car on se rend bien compte maintenant que le Nouveau-Né est guetté, et qu’il ne faut renseigner personne.

Les chameaux, à genoux, attendent le signal. On vérifie les attaches des selles... On jette un dernier regard au village inhospitalier qui s’éveille dans la brume du matin...

Enfin, on part, en obliquant, tout de suite, vers l’est pour éviter Jérusalem.

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La route est longue, déserte, rocailleuse. Mais elle est plus sûre que la grande voie traditionnelle, où passent les caravanes.

À leur gauche, là-bas, dans le lointain, le soleil levant allume les toits dorés du temple, réchauffe les terrasses blanches de la cité sainte, et découpe, dans le ciel clair, les tours carrées de sa forteresse.

Le pas lent et cadencé des chameaux est berceur de souvenirs. Aussi, les Mages se laissent aller au fil de leurs pensées...

Quelle semaine, ils viennent de vivre !

Pierre L'Ermite