AU BON COIN DES PARABOLES ET DES HISTOIRES

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19-07-2016

Thème n° 14

Sagesse du moment présent surtout en période estivale

 

A - Parabole des cinq alpinistes (d’après Carlos Vallès)

C’est l’aventure de 5 alpinistes partis pour conquérir un sommet fort élevé. L’un d’eux, au cours de la randonnée, perd pied et glisse. En dépit de la corde à sa disposition pour s’attacher, il chute  en entraînant la dégringolade de toute la cordée qui dévale dans le précipice en contre-bas.
Quand nos intrépides randonneurs arrivent aux portes du ciel, Saint Pierre les attend, mais avec une même interrogation pour chacun d’eux .Selon la réponse fournie, Saint Pierre ouvrira ou non la porte du paradis.
«Vers où allait ta pensée en tombant ?»
 Le premier répond :
     - J’ai été un nigaud d’entreprendre une telle escalade et maintenant j’en paie le prix.
Le deuxième :
     - J’ai pensé à ma femme et à mes fils.
Le troisième :
     - Je me suis demandé comment m’agripper à la corde et pouvoir ainsi tous nous sauver.
Le quatrième :
     - J’ai fait un acte de contrition pour tous mes péchés et ils sont nombreux.
À tous les quatre Saint Pierre oppose une fin de non-recevoir, il lance de manière cinglante son refus :  «Dans tout cela ,rien n’a vraiment de la valeur».
Quant au cinquième, voici ce qu’il répond :
     - Moi, durant la descente, j’ai été ravi de pouvoir jouir de la beauté des paysages de haute montagne.
«Voilà une merveilleuse réponse à la question posée ! Entre vite mon ami, par la grande porte, un grand bonheur t’attend».

Cette parabole ne se trouve nulle part dans les Saintes Écritures. Dommage, car elle est riche de bien des enseignements !



B - Parabole taoïste ou comment adhérer pleinement au moment présent.

Un disciple demande à un vieux maître :
     - Qu’est-ce que la voie (le Tao) ?
     - Ton esprit  de chaque jour, répond le vieux maître : quand j’ai faim, je mange, quand je suis fatigué, je dors.
Surpris, le disciple interroge le maître :
     - N’est-ce pas ce que chacun fait ?
     - Non, la plupart des êtres ne sont jamais présents dans ce qu’ils font.
L’homme vraiment accompli se reconnaît à ce qu’il n’a plus l’esprit divisé.



Ces deux histoires me questionnent

La première histoire :

  • Pour nous chrétiens, que symbolise l’image de la montagne, des hauts sommets à vaincre, de l’accident toujours possible ?
  • En quoi se différencient fondamentalement les réponses des cinq alpinistes ?
  • Pourquoi la réponse du cinquième alpiniste est-elle meilleure et en quoi s’ajuste-t-elle mieux à l’épanouissement promis aux bienheureux dans le ciel ?
  • Peut-on parler d’un art de vivre que devraient mieux goûter les chrétiens lorsqu’ils sont en vacances ? (dans la louange, l’Action de grâce...)

L’histoire taoïste :

  • Partagez-vous l’opinion émise par le vieux maître déplorant que la plupart du temps, les êtres ne soient jamais présents (du moins totalement) dans ce qu’ils font ?
  • En quoi cela est-il préjudiciable pour l’être humain ?


Illumination biblique

Luc 9,28-36
Mt 17,1-8 récits de la transfiguration
Mc 9,2-8
Savourer le moment présent et la beauté du monde : une invitation pour être en phase avec les multiples dons que nous offre notre Créateur : Mt 6 28-34
Ps 136 (135 ) Ps 148



Quelques encouragements pour pratiquer l’ascèse de l’attention au moment présent :

  • Le Père Caussade, dans «L’abandon à la divine Providence», parle du «sacrement de l’instant présent» qui recèle bien des richesses.
  • Comme le dit aussi l’adage ancien «Carpe diem», cueille le jour.
  • Maître Eckhart, ce grand spirituel, nous a laissé cette réflexion profonde :
         «Qu’est-ce qu’aujourd’hui ? Aujourd’hui c’est l’éternité».
  • Le cardinal Etchegaray dans le final de son ouvrage  «J’ai senti battre le cœur du monde» nous parle en termes lyriques de «la simple joie d’exister» :
    «La joie d’exister c’est prendre à pleines mains cette terre que je foule aux pieds.. C’est sentir l’odeur de glaise dont je suis pétri...C’est ne pas m’abandonner à la conscience vertigineuse de mon néant, mais à la conscience exaltante de frétiller entre les mains de Dieu.
    Soyez heureux d’exister ! Et que le goût de vivre vous donne l’envie de chanter, juste ou faux, peu importe !»
Oui, frétillons entre les mains de Dieu, c’est une belle expérience à vivre sans modération, surtout en période estivale !                    


Bonne lecture !

Petite soeur Marie-Christine (Azet)


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