Sur un disque solaire, source de
vie et premier objet de l'adoration des hommes, Constantin le Grand
(272/337) fit
graver, pour son armée un étendard, le labarum, les 2 premières lettres du mot
CHRISTOS auxquelles furent ajouté un trait horizontal : celui de la
croix latine. Grâce a elle, grecs et latins se retrouvaient dans la foi,
unité comparable avec la Pax Romana sous Auguste. Cette croix nous la
retrouvons dans la plupart des chrismes, le plus souvent dans la partie
supérieure.
C'est la partie orientale des églises qui était l'objet de
soins attentifs. Mais à partir de la seconde moitié du XI° siècle ce fut
l'entrée qui eut la priorité.
Forme d'expression typiquement gasconne,
le chrisme est la marque du sceau de Dieu
à l'entrée des églises. C'est une décoration des portails apparue à partir
de 1100. Ils présentent tous un
P (le père), un
S(le fils), un
X,(l'esprit),
un
a et un
w (symboles
de la toute puissance de Dieu, début et fin de toute chose), imbriqués dans un
cercle. Sculptés sur une pierre quadrangulaire et non sur une semi-circulaire ;
mais ces pierres sont elles même inscrites dans un tympan. Ils peuvent être
présentés dans de véritables portails, avec colonnes et chapiteaux, comme
à Arreau, Cadéac et Agos.
Ils sont souvent accompagnés de
sculptures complémentaires : anneaux semi-circulaires à Is ; figures de St jean
et St Mathieu à Arreau ; fine ciselure des rosaces à Jézeau ; trident à
Anéran ; frise ornant le bas du chrisme à Ens ; bordures d'étoiles à Mont,
Tramezaïgues, St Lary et Le Plan.
Ils expriment le mystère de la Trinité, Une et Indivisible ainsi que
l'universalité de la Révélation où le Christ, est à la fois homme et
Dieu. Le fidèle qui pénètre dans l'église en passant sous le chrisme
confesse sa foi.
La plupart des chrismes ne sont plus à leur
emplacement d'origine, mais ont été utilisés en remploi sur des édifices
postérieurs, ou furent déposés dans des musées.
Les
chrismes de la vallée d'
Aure
se répartissent entre le milieu (Arreau, St Lary, Tramezaïgues et
Aragnouet), la fin du XII° siècle (Cadéac, Grailhen, Soulan, Cadeilhan,
Estensan) et le XIII° siècle (N. Dame d'Arreau).
Les chrismes du
Louron
au XII° siècle (Jézeau, Vielle-Louron, les anciens d'Anéran et de Mont), début
XIII° siècle ceux de la famille de d'Is (Ris, Pouchergues), ainsi que ceux
des portails actuels d'Anéran et Mont.
Deux groupes (ou familles) de
chrismes:
Groupe d'Arreau : Fait référence au portail sud de St Exupère
et se caractérise par la forme de
a et
w.
Le centre est orné d'une croix ou une étoile (sauf à Jézeau, où ce motif
central s'inscrit dans un grand cercle).
Groupe de Mont : Caractérisé par
une forme particulière de
a et
w
et la présence de motifs annexes, placés de part et d'autre des chrismes :
soleil ou lance.