L’usage des cloches se généralisa, en France, à partir du règne de
Charlemagne.
Instrument de percussion qui a constitué pendant plusieurs siècles le
principal moyen d’information de masse. Possède diverses fonctions profanes
et religieuses : communication ou signalisation, qui rythme le temps, guide
le voyageur, alerte la population, appelle les fidèles.
C’est un objet d’art : art de la fonte, du décor et des
inscriptions, art de la musique et du carillon. Le son de la cloche fait partie
de la vie quotidienne des Français notamment en zones rurales.
Les cloches affectées au culte ne peuvent sonner ni même être placées
dans le clocher sans avoir été bénites. Chaque cloche porte un nom qui lui
est attribué lors de la " bénédiction des cloches ". En
cette occasion elle est revêtue d’une aube blanche parée de dentelle. Elle
est lavée a l’eau bénite, " ointe " et
" parfumée " par l’officiant. Elle est entourée de son
parrain et de sa marraine dont elle porte les noms qui sont inscrits sur sa
" robe ".
Son nom de baptême est plus ou moins lié à celui du généreux donateur.
Il arrive qu’elles soient désignées par un " nom
technique " :
- Séral qui annonçait jadis le couvre-feu, ou la fermeture des portes
(Lyon),
- None ou neufve que l’on sonnait pour l’heure de none dans l’ancienne
liturgie,
- Le retour qui signifiait la fin de la procession,
- La livraison au moment de la distribution du pain et du vin ,
- Le gratte-cul (sic), très petite cloche que l’on tintait après
carillon et sonnerie pour annoncer que l’office allait commencer et faire
presser les retardataires.
Autres noms relatifs a la taille :
- La grande, bourdon en quarte grave,
- La grosse, bourdon " tonique " grave,
- La seconde,
- La tiers-sainct,
- La quart-sainct ou Carsin,
- La parva,
- La chiule.
Durant le Moyen-age :
Les plus grosses,
- Trémones,
- Mutes ou campanes.
Les plus petites,
- Campanelles,
- Filleules,
- Nalettes,
- Moineaux.
Et dans les maisons religieuses,
- La Campane placée au clocher,
- Le Signal, cloche d’alarme suspendue au haut d’une tour,
- La Nole, dans le chœur,
- La Nolette qui servait à l’horloge,
- La Cymbale, cloche placée dans le cloître,
- L’Esquelle qui se trouvait dans le réfectoire.
Dans les monastères les moines ayant choisi de vivre à l’écart, la
cloche n’avait qu’un usage interne, donc rien ne justifiait de faire un
clocher de grande dimension.
C’est le roi Louis XI qui prescrivit, en 1472, de sonner l’angélus trois
fois par jour.
Les heures de sonneries sont réglementées : les sonneries ne
peuvent avoir lieu avant 4 ou 5 h du matin et après 9 h du soir depuis
Pâques jusqu'au 1° ou 31 octobre, ni avant 5 ou 6 h du matin et après 8 h
du soir pendant le reste de l'année, excepté toutefois la nuit de Noël. La
durée de chaque sonnerie ne pourra excéder 10 mn pour les cérémonies
ordinaires et 30 mn pour les solennelles. Les sonneries en volée sont
interdites pendant les orages.
A la révolution les cloches furent les premières victimes. Il
fallait les "faire taire". Les municipalités font la sourde oreille
et ne veulent pas comprendre. On enleva les cordes. Quelques unes furent enterrées.