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Hommage en forme d'acrostiche pour le Père Francis Tisné
Le grand Passage a été célébré en l'église de Saint-Lary le mercredi 20 février 2019
F comme fort, car il a été un grand athlète dans la lutte contre la maladie affrontant avec vaillance plusieurs cancers successifs. La dernière récidive l'a vaincu alors que, nous tous, nous espérions une nouvelle victoire à son palmarès

Francis Tisné
R comme règne de Dieu. Ce projet de notre Dieu, il y croyait dur et dans sa feuille de route pour qu'il devienne réalité, il y avait l'amour inconditionnel pour la Vie, l'espérance envers et contre toute désespérance, la solidarité (les marchés équitables avec l'Amérique latine) et l'accueil du bonheur en prime. Pour lui religion rimait avec contagion du beau, car il défendait le beau sous toutes ses formes comme chemin vers Dieu. La Beauté grande sœur des Béatitudes qui ont été proclamées et magnifiquement commentées par notre évêque de Tarbes et Lourdes dans la messe des funérailles. En recherchant la beauté, le Père Francis voulait vaincre morosité et tristesse, et refusait la résignation devant le médiocre.
A comme accueil. Sa demeure c'était l'auberge espagnole, la maison ouverte au centre de Saint-Lary où chacun pouvait être reçu, écouté, pris en compte presque à toute heure. Il offrait, en particulier après les agapes des messes dominicales, celles de la convivialité d'un apéro chaleureux. Boire un petit coup ça remonte le moral en berne. Et cela à l'ombre des innombrables envolées pieuses de sa collection de bénitiers, dans la montée des escaliers du presbytère. Les angelots coquins donnaient un air bon enfant à ce déploiement de religiosité populaire. On était au Vatican bis car sa demeure fut un temps ainsi nommée avec un humour bien à lui qui suscitait nombre d'interrogations chez le passant en mal de curiosités touristiques déambulant sur la place de l'église. L'accueil était aussi très soigné dans la maison d'à côté , dans la grande église ouverte toute la journée en un ballet incessant d'entrants et de sortants désoeuvrés et le Père Francis aimait se joindre à ces fidèles d'un moment et se risquer à entamer une brève conversation. Il considérait comme très importante cette pastorale de l'église ouverte malgré les risques que cela comporte pour la sécurité. L'église doit être la maison de tous, accueillante, sympathique ; d'où tous les efforts pour qu'elle soit repeinte, enjolivée et cela jusque quelques semaines avant son départ. On le voyait, un trousseau de clefs en main, parfois tard dans la nuit après un concert, oeuvrant comme le gardien du temple qui clôt la magie d'un silence habité qu'est la musique, avec le cliquetis des portes qu'on referme quand la nuit est tombée. Il a vibré à la musique, très éclectique dans ses goûts ; il donnait la place aux groupes des proches (Ah la chorale d'Aragnouet !) comme aux groupes de ceux qui venaient de plus loin aux charmes exotiques.
N comme nouveautés, car s'il aimait cultiver et réhabiliter la tradition locale, il aimait aussi valoriser et faire découvrir un patrimoine artistique et culturel venu de bien au-delà de la vallée d'Aure. Tout lui parlait d'un Dieu toujours novateur et créateur. On aimait,avant la messe dominicale, avec Jean- Pierre, le maître de musique toujours fidèle, le voir faire répéter les nouveaux chants et réveiller les ouailles parfois encore un peu endormies malgré la grasse matinée du dimanche. Quelle frustration pour lui avec l'accélération de la maladie de ne plus pouvoir chanter à cause de l'enrouement !
Au presbytère de St Lary on ne connaissait pas les permanences à heures fixes selon les jours ouvrables affichés sur une porte ; Il était toujours l'heure pour entrer en relation avec le frère qui frappe à la porte surtout s'il est en souffrance. Alors le carillon de la porte d'entrée entrait en compétition avec la sonnerie impérieuse des différents téléphones. Mission oblige !

Francis Tisné
C comme cœur et compagnonnage. C'est l'attitude du berger avec ses brebis. Il n'avait pas attendu les injonctions du pasteur suprême François pour s'enivrer de « l'odeur de ses brebis » et dans les bénédictions au moment des estives, c'était à Sailhan un grand bonheur de le voir bénir avec entrain les troupeaux et les maîtres des troupeaux ceux-ci plus à l'aise dehors qu'entre les murs du temple. Il aimait ses ouailles et ses ouailles l'aimaient aussi car c'est depuis longtemps qu'on se connaissait : baptêmes ,enterrements ,mariages préparés toujours avec soin. Francis personnalisait ses célébrations. Il aimait innover, ne pas se répéter en cédant à la facilité. Il avait le goût des enthousiasmes juvéniles quand on prend plaisir à faire ce que l'on fait non comme un fonctionnaire du culte, mais comme le serviteur d'un maître qui aime surprendre et arracher ses disciples aux torpeurs de la routine.
I comme intercesseur. C'est la tâche que nous lui assignons maintenant qu'il est arrivé au terme de sa course, car il a vécu la fidélité à celui que, l'été dernier, lorsqu'il parlait de sa mort, il évoquait comme une rencontre avec un ami. Qu'il demande pour nous à ce Jésus de Nazareth dont il était le prêtre, la grâce que nous vivions toujours plus pleinement notre vocation chrétienne. Merci d'avance, Francis pour cette nouvelle mission.
S comme santé, car l'itinéraire de Francis, livrant un courageux combat contre la maladie, nous fait à tous prendre conscience que c'est là un grand défit auquel nous sommes confrontés et si nous faisons partie des privilégiés qui avons une bonne santé, sachons remercier pour ce don et le mettre au service des autres.
Petite soeur de l'Évangile Marie-Christine Lacroix ( Azet )
« En vous nous avons vu des éclats de la lumineuse tendresse de Dieu transparaître sur la terre humaine »
Charles Singer
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