I
Sur le plateau sommeillant,
Voici Sailhan,
Qui s’y frotte s’y pique ;
Sûr et véridique.

                  II
Dans l’auberge et dans le bal,
Gare au rival
Qu’un grand coup stratégique
Laisse sans réplique.

                  III
Mais il est surtout vaillant,
Ce cher Sailhan,
Quand sans peur, sans reproche,
Vers l’urne il approche.

                  IV
Là, chacun de son parti,
Le ton hardi,
Et le regard en flammes,
Vante les programmes.

                  V
Mais l’argument le plus sûr
C’est le coup dur
Dès lors la polémique
Prend un tour tragique.

                  VI
Bientôt c’est le point final
Àu tribunal
Avec la réprimande
Grosse d’une amende.

                  VII
Sailhan fut toujours guerrier,
Mais chevalier,
Aimant le geste large
Qui donne et partage.

                  VIII
Sailhan est ce beau pays
Sur l’herbe assis
Où la source chantante
Jaillit et serpente.

                  IX
Ces prés semés de bosquets,
Ces verts sommets,
Cette plaine coquette
Pour toi sont en fête.

                  X
De tes fils, à travers champs,
J’entends les chants,
Comme un cri d’alouette
Que l’écho répète.

                  XI
Ce clocher qui monte au Ciel,
Montrant l’autel,
Nous dit : « Aimez-vous frères
Trêve à vos colères. »

                  XII
Sur la trace des aïeux,
Sailhan pieux,
Au Ciel par la prière,
Guide ta carrière.