CHEZ NOUS, DANS LES ANNÉES CINQUANTE…
<< Précédent 037/063 Suivant >>
"Sous le ciel d'Aure - Une chanson par clocher " - 1954
CHANSON DE VIELLE-AURE
Air : Un beau matin, je me suis levé.
I
La Neste qui roule ses flots
Jetant des cris de fête
Te dit : «Mire-toi dans mes eaux,
O bourgade coquette.
Assise sur ce tapis vert,
Écoute mon concert. »
II
C’est Grascoueous qui dit à son tour :
« À mes pieds, dors tranquille,
Sur toi je veille nuit et jour,
O ma mignonne ville,
Du vent qui sème la terreur,
Je dompte la fureur. »
III
Le col du Pourtet tout là-haut,
Telle une sentinelle,
Dit : « Passez, voyez si c’est beau ;
C’est l’empire de Vielle.
Voyez ces monts et ces lacs bleus,
Et ces plateaux herbeux.
IV
Vielle, pays de l’arc-en-ciel,
Les fauteurs de grabuge,
Les vindicatifs pleins de fiel
Sont priés par le juge
De mettre le sabre au fourreau
Et la rancune à l’eau.
V
Ces épiciers, ces commerçants,
Guidés par leur devise,
Braves, dévoués, cent pour cent,
T'offrent leur marchandise.
D’un geste gentil et courtois :
Vielle, réjouis-toi.
VI
Très diligent, fort dégourdi,
Voici Bertrand Carrère,
Qui toujours de beaux plans ourdit
Visant le numéraire ;
Toujours décidé, sabre au clair,
Prêt à croiser le fer.
VII
Je vois cet employé du Fisc,
Le plus patient des hommes,
Toujours débordé, toujours chic,
Les mains pleines de sommes.
D’une main, je donne, tu vois ?
De l’autre, je reçois.
VIII
Vielle scrutant chaque maison
Poursuivant mon enquête.
À l’affût de quelque beau nom
Voici que je m’arrête
En prononçant, heureux ce mot :
Le généra] Rumeau.
IX
Un grain d’encens nous reste-t-il,
Pour un brave et digne homme,
Maire intelligent et gentil
Que Blaise Estrade on nomme
Très dévoué, fort consciencieux,
Pouvait-on choisir mieux ?
X
M’offrant le plus goûté coup d’œil,
Voici l’antique église,
Que chacun montre avec orgueil,
La trouvant belle, exquise.
De ton clocher entends la voix,
Vielle, et dis : Je crois !
<< Précédent 037/063 Suivant >>